• Les rythmes scolaires et la position de la FCPE

    La semaine de 5 jours est un combat historique de la FCPE  

    La FCPE, engagée depuis de nombreuses années sur la question des rythmes des élèves, s’était fortement mobilisée pour mettre fin à la semaine de 4 jours, mise en place sous le quinquennat du président Nicolas Sarkozy. Les chronobiologistes et experts des études internationales, comme la communauté éducative rassemblée autour de l’appel de Bobigny,  partageaient le même constat : pour les enfants,  les journées en classe trop denses freinaient leurs apprentissages et pénalisaient les plus en difficulté. « Rééquilibrer leur semaine était indispensable ». C’est ce message que la FCPE a porté lors des premiers travaux sur les rythmes scolaires et sur lequel elle a été entendue avec la mise en place du décret Peillon, en janvier 2013.

      

    La mise en œuvre des rythmes a été faite sous la pression des élus

    Cependant, avec la pression des maires, le ministère de l’éducation nationale, a opéré un premier recul en mai 2014 avec le décret Hamon qui assouplissait la réforme. Pour rappel, la FCPE avait voté contre ce décret car il n’était pas envisageable de voir l’intérêt des enfants passé au second plan. Lors de la présentation du décret d’août 2016, entérinant les expérimentations du décret Hamon, la FCPE s’est de nouveau opposée. Aujourd’hui, le nouveau ministre semble vouloir aller plus loin en permettant aux communes de repasser à la semaine de 4 jours.

    Dans la continuité de ce que la FCPE a porté avec force sur les rythmes scolaires, il faut s’opposer à ce projet ministériel. Nous sommes attachés aux 5 matinées par semaine car cette organisation va dans le sens du bien-être à l’école et de la réussite de tous. En effet, les études des experts indiquent que les enfants sont plus à même d’apprendre le matin et se sentent mieux à l’école grâce à cette organisation. Permettre aux communes qui le souhaitent de remettre en cause ce principe, c’est introduire une inégalité entre les enfants.

      

    Rythmes scolaires et activités périscolaires, une confusion entretenue à dessein ! 

    Nous sommes aujourd’hui confrontés à l’instauration d‘une confusion entre rythmes scolaires : compétence de l’éducation nationale et activités périscolaires : compétence des communes. Ce sont bien les besoins des enfants en termes de pics de vigilance qui doivent guider l’organisation du temps scolaire et non les activités périscolaires. Quand les enfants sont davantage attentifs, ce qui est le cas le matin, c’est à ce moment qu’ils doivent être en classe pour apprendre. Rappeler cet enjeu-là, qui est celui de la réforme que nous appelions de nos vœux, est indispensable car il semble avoir été oublié par certains. Et c’est à nous, représentants de la FCPE, de le faire !

      

    La FCPE s’oppose à la territorialisation de l’éducation, facteur d’inégalité entre les enfants. L’égalité de tous les élèves sur tout le territoire national, là est notre combat ! 

    Bien entendu, la journée des enfants est composée de pleins d’autres moments que ceux passés en classe (cantine, périscolaire…). Parallèlement, les horaires de travail de leurs parents font qu’ils passent un temps important en collectivité. Ce n’était d’ailleurs pas une nouveauté propre à la réforme des rythmes et la FCPE demandait aussi depuis longtemps une meilleure articulation de tous ces moments qui composent la vie des enfants. Les communes, intervenant sur le temps en dehors de la classe, ont donc bien un rôle à jouer dans l’éducation au sens large. Mais ce n’est pas à elles de dicter quelle doit être l’organisation du temps scolaire, sous prétexte que cela coûte cher d’organiser le temps périscolaire.  La priorité, c’est les 5 matinées de classe.

      

    Nous refusons que l’on joue au yoyo avec le quotidien de nos enfants 

    Parce que nous sommes militants, nous savons que parfois les décideurs politiques reculent et que nous devons rester mobilisés pour défendre les enfants. C’est aussi à nous de porter une vision plus large sur les rythmes, en exigeant une refonte du calendrier scolaire. En concentrant les apprentissages sur trop peu de jours dans l’année, on oblige les enfants, mais aussi les jeunes au collège et au lycée, à apprendre à marche forcée. Et tant pis pour ceux qui n’arrivent pas à suivre et qu’on laisse sur le bord du chemin. La question du calendrier scolaire est là encore un enjeu d’égalité réelle entre élèves, pour permettre à chacun de réussir. Alors augmentons le nombre de jours d’école dans l’année pour alléger et mieux répartir dans la semaine le temps scolaire.

    Cette année, la FCPE a justement animé des travaux sur ce sujet avec l’ensemble des acteurs concernés, dans le cadre d’une commission du Conseil Supérieur de l’Education. Elle est la seule qui a enfin réussi à mettre tout le monde autour de la table pour mettre au cœur des débats l’intérêt des enfants et des jeunes. Nous devons continuer dans ce sens et exiger un nouveau calendrier scolaire très rapidement.

      

    Liliana Moyano, présidente

    Dominique Baud, secrétaire générale

    Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles Publiques

    108-110 Av. Ledru-Rollin 75544 PARIS Cedex 11